Nous sommes en 1949, dans les steppes kazakhes, quelques jours seulement avant les premiers essais nucléaires soviétiques. Ce contexte historique servira d’arrière-plan à l’histoire tragicomique d’une adolescente vivant seule avec son père. Histoire, plus précisément, du choix amoureux qui s’offre à elle avec les deux rivaux qui lui tournent autour. S’ensuivent bagarre à mains nues, course-poursuite et autres manoeuvres plus fantaisistes de séduction, telles que des acrobaties ou un désarmant jeu d’ombre et lumière. Le film, s’il n’occulte pas la présence menaçante de l’armée russe, notamment le temps d’une terrible séquence d’humiliation du père, contraint à se déshabiller sous la pluie, séduit d’abord par cette candeur. Bien que les heures des personnages soient comptées, que le souffle destructeur soit imminent, le cinéaste tient avant tout à observer la naissance de sentiments plus forts que la mort. Louable parti pris romantique d’un film certes sans paroles, mais d’une belle cohérence.