immersive artTout est affaire d’environnement. Les lieux : entre boîte berlinoise (pénombre, brumes de lumière) et vaste décor post-apo. L’ambition : mobiliser le prodigieux arsenal technique de l’Atelier des lumières, cette « immensité virtuelle », pour citer Fabrice Bousteau, président du jury, pour une battle de créations sonores et visuelles projetées, répercutées, au cours de sept soirées, sur les murs et au sol, transformant le béton brut en quelque chose comme un milieu biologique, doucement amniotique ou anxiogène. Onze studios et collectifs artistiques, dont les très remarqués OUCHHH (Turquie) et CREATE.eu (Belgique), s’affrontent à coup de projets numériques : lignes ondoyantes, paysages mutants, nappes plasmatiques ou blocs s’agrégeant, se désagrégeant, on est entre Tetris, Tron, 2001 ou Malick à son plus visionnaire. Avec à chaque fois, sur les thèmes de la ville, du cosmos ou du corps humain, une radioscopie mouvante, onirique, de tous ces environnements emboîtés, interdépendants, dans lesquels se déroulent nos existences, de l’infinitésimal à l’intersidéral. On revient un peu sur terre pour préciser que ce festival affecte la forme d’une compétition, qu’un jury, sous l’égide donc de Fabrice Bousteau, et où on repère notamment Gaëtan Roussel et Bruno Monnier (président de Culturespaces et fondateur de l’Atelier), mêlera ses voix aux votes des visiteurs (via, logiquement, numériquement, une application). Et qu’un carré de prix saluera ceux qui auront le mieux su, l’espace d’un instant, transformer les volumes et les murs de l’atelier en une immense matrice, palpitante, respirante, où le visiteur, englouti par le flux des images, sera happé à des années-lumière de Paris.

Immersive Art Festival Paris, Atelier des lumières, du 18 au 24 octobre