les confessionsRetranché dans un havre de paix et de luxe ultrasurveillé, un aréopage de grands de ce monde s’apprête à tirer les ficelles de nos destinées. Ficelles dorées, puisque tous émargent au G8 et que le capitaine de cette nef des fous du Capital n’est autre que le directeur du FMI, Daniel Roche (Daniel Auteuil). Mais la crise n’est pas là où on l’attend dans ce contexte, elle n’est pas une question de formules cabalistico-mathématiques ou de dénomina t i ons ésotériques baptisant on ne sait quel produit financier : elle est plus brutale, plus directement humaine. Car voici que l’on retrouve le corps de Daniel Roche, qui a mis fin à ses jours. Non sans s’être confié, auparavant, à un invité plutôt incongru dans ce sommet, Roberto Salus (Toni Servillo, qui joue à merveille sa partition, opaque et sereine à la fois, voir l’interview p.14 ). Nouvelle crise, celle de la parole : Roberto va-t-il enfreindre le secret de la confession ? Ando avec sa mise en scène aussi efficace que léchée suggère que la finance, le régime des chiffres, est indissociable du verbe, du religieux. FMI rime avec mystique.