GRAND BAINCocktail du jour : le blue Lellouche. Bleu comme la piscine où Marcus, Bertrand et les autres (Mathieu Amalric, Philippe Katerine et les autres) découvrent les joies de la natation synchronisée masculine. Bleu comme les bleus à l’âme : un dépressif enlisé dans sa stase existentielle, un gratteux féru de classic rock qui vivote dans son camping-car… De gentils losers qui devraient, dans l’esprit de Lellouche, composer le spectre de la masculinité 2.0 un peu abîmée, mais résiliente. Oui, « résiliente », le mot est atroce, mais c’est la dernière nuance de bleu de ce Grand Bain, celui du joli ciel dont les nuages se sont dissipés. Nos pieds-nickelés, grâce à la natation, vont trouver le baume de la fraternité, de l’effort, de la confiance, on vous laisse compléter la liste. Toute la norme lénifiante d’un discours de développement personnel. Qui écrase ce que cette comédie promettait d’intéressant : un éloge des freaks ordinaires, des ratés sans envergure dans le ratage, bref, des rebelles de la banalité.