divanPour son troisième long métrage, Fanny Ardant s’empare du roman éponyme de Jean-Daniel Baltassat. Si elle retrouve Gérard Depardieu, qu’elle avait dirigé précédemment dans Cadences obstinées, il tient ici le rôle central, prêtant ses traits au Tsar rouge, lequel vient se reposer trois jours dans un château au milieu de la forêt. Le camarade Depardieu, qui s’est fait natural iser russe, joue donc au dictateur, l’interprétant en prisonnier, pervers et paranoïaque à la fois. Entre lui, sa maîtresse (Emmanuelle Seigner), avec laquelle il s’amuse au jeu de la psychanalyse sur ce divan similaire à celui de Freud, et un jeune peintre (Hamy), chargé de lui présenter le monument d’éternité conçu à sa gloire, une relation sournoise se lie dont l’enjeu est de survivre à la peur et à la trahison. Dans cette fable sur les rapports entre le pouvoir et l’art, Ardant distille une atmosphère de terreur et d’angoisse sourdes, renforcée par la musique, les décors et cette lumière brumeuse qui lui confère une touche surréaliste.