tendrePour son sixième long métrage, présenté à Un Certain Regard au 71e Festival de Cannes, Adilkhan Yerzhanov nous entraîne dans les contrées sauvages et urbaines du Kazakhstan, Le cinéaste kazakh reprend certains de ses thèmes de prédilection : la violence du système social, la corruption, le règne de l’argent et les abus de pouvoir. L’univers, qui évoque celui de Kaurismaki, est émaillé ici de références littéraires –L’Étranger de Camus en écho au titre- et picturales, mais aussi à Paris et même à Jean-Paul Belmondo. La belle et délicate Saltanat, comme hors du temps dans sa robe écarlate, accompagnée de Kuandyk, son chevalier servant épris d’elle, est contrainte de quitter son village pour la ville. Dans ce périple, ces deux êtres vont se confronter à des situations cruelles et aux décisions périlleuses prises malgré eux. Une histoire d’amour sur fond de crime où Yerzhanov juxtapose gravité et ironie, tout en offrant une dimension poétique et des images superbes.