kabullywoodAmour et Afghanistan ne riment pas, surtout pas en ce moment. Pourtant, le film de Louis Meunier réussit ce petit miracle : faire entendre les battements de coeur de l’amour fou dans la camisole fondamentaliste qui garrotte Kaboul. Amour fou de quatre jeunes, Shab, Sikandar, Mustafa et Qais, pour le ciné et la culture. Amour d’un pays et de son passé, aussi, puisqu’ils décident de redonner vie à une bâtisse décrépite. Un ancien cinéma qui a connu autrefois son heure de gloire, où se réalisait devant l’écran cette utopie d’une communauté rassemblée par autre chose que la peur… Et surtout, amour de Sikandar, pataud, emprunté, irrésistible, pour la belle Shab. Tous les ingrédients éternels de la romance y sont, des obstacles familiaux (le frère de Shab qui veille sur sa soeur comme une prisonnière) à l’aura de mélo. Comme si le romanesque des grands films d’amour infusait la Kaboul d’aujourd’hui. Comme si, finalement, le cinéma, envers et contre toutes les étroitesses religieuses et politiques avait gagné…