jerry lewisJean-Paul Chaillet, chemise hawaïenne et calepin dans la poche de la veste, erre depuis longtemps à Los Angeles, en quête, depuis quelques années pour Transfuge, de stars iconiques d’Hollywood. Ce journaliste est un magicien, tous les trois ou quatre mois, il me donne de ses nouvelles, et elles sont toujours excellentes. Il y a des hommes avec qui tout semble possible et d’autres avec lesquels tout semble barré. On aime évidemment travailler avec la première catégorie. Je ne sais pas de quoi vit Jean-Paul, je ne sais pas ce qu’il fait là-bas à Los Angeles quand il ne m’envoie pas ses bonnes nouvelles, je ne sais pas non plus comment il arrive si facilement à obtenir des entretiens d’une heure ou deux avec des stars hors promo française. C’est un mystère et finalement je m’en fous, c’est d’autant plus merveilleux. A Transfuge, certaines personnes pensent même que ces entretiens sont fictifs. Notamment le jour où il nous annonça : je viens de m’entretenir avec Al Pacino, j’ai 20 000 signes, ca vous intéresse ? Ce mois-ci le père Noël nous a livré un entretien de Jerry Lewis et de Jon Voight. Rien que ça. Lewis fêtait ses quatre vingt dix ans cette année, l’occasion était parfaite. Il nous parle longuement de son amitié avec Chaplin, de sa relation passionnée avec son duettiste Dean Martin, de son amour pour la France qui le lui a bien rendu d’ailleurs…

Voyez ou revoyez ses films, ils n’ont pas pris une ride, Le Zinzin d’Hollywood , Les Tontons farçeurs , Le Tombeur de ces dames . Francis Ford Coppola en raffolait et on en raffole encore. A l’heure ou les passions tristes, l’esprit de balourdise et de tragédie semblent régner en maître, une petite cure de l’anartiste Lewis revigore. Avec entre deux films la lecture non moins réjouissante de la correspondance de Jacques Vaché et d’André Breton, ou une lecture d’Alfred Jarry, ou pourquoi pas la bio réjouissante du prince des jouissances Frédéric Beigbeder, signé Arnaud Le Guern, ou pourquoi pas le recueil de textes paru dans la prestigieuse collection Bouquins, de l’écolier buissonnier Charles Dantzig, et son fabuleux Dictionnaire égoïste de la littérature française . Ou comment passer l’hiver sans dommage.

PS : Je viens à l’instant de recevoir un mail de Jean-Paul que je retranscris ici en partie avec son accord : « Avant-hier petite soirée au Chateau Marmont (penthouse 64) donnée par … Leonardo DiCaprio pour son copain Jonah Hill à l’occasion de la sortie en DVD de War Dogs  que la Warner pousse à fond pour les Golden Globes. C’est la saison et Leo très star, accompagné de ses trois gardes du corps en costume bleu, était bien là à nous parler de ses inquiétudes pour l’environnement, l’Accord de Paris et à l’égard de Trump » Chaillet’s trip.