invasionInvasion creuse le filon du précédent Kurosawa, Avant que nous disparaissions. Soit là encore un panachage de SF et d’obsessions vampiriques : des aliens débarqués en douce sur Terre absorbent l’énergie vitale des humains. Non pas via un fluide quelconque, sang ou autre humeur, mais en leur dérobant émotions et concepts. La situation se cristallise autour d’un triangle : une jeune femme, Etsuko, son mari, Tatsuo, tombé sous la coupe d’un extra-terrestre undercover parmi nous, Makabé, qui se fait passer pour un médecin. SF basse fréquence : Kurosawa ne cherche pas la pyrotechnie visuelle à base de salves d’effets spéciaux. Ses héros sont des personnages philosophiques : ils tentent, éprouvent, chacun un mode de vie, une option existentielle. Tatsuo est l’homme du ressentiment, celui qui s’acoquine avec les extraterrestres pour tirer vengeance, par exemple, d’un prof qui l’a humilié. Makabé, c’est l’esprit qui analyse, prélève les émotions et les idées des autres, comme un moraliste. Et Etsuko, elle, n’obéit qu’à une injonction, celle de l’amour. On vous laisse deviner lequel a la faveur de Kurosawa…