everybodyIl serait facile de voir ici une banale comédie adolescente. Nous sommes au début des années quatre-vingt. Le film suit une bande de passionnés de base-ball en colocation avant la reprise des cours à la fac. À travers une suite de séquences typiques du teen movie  (fêtes, sort ies, flirts), la caméra dissèque intelligemment les ressorts de la vie en communauté. Terrain de compétition ou de solidarité, de représentation sociale ou de sincérité, le groupe est mis en scène dans ses interactions comme une équipe de sport. On hésite toujours à tirer la couverture à soi ou faire une passe à son coéquipier. Un soin particulier est apporté à la reconstitution des eighties . Mais les tubes célèbres de l’époque résonnent ici différemment, par la dynamique et l’identité qu’ils confèrent au groupe. C’est là tout l’art  de Linklater : détourner le cliché pour lui faire prendre une tonalité singulière.