drop of sunLa Géorgienne Elene Naveriani signe un premier long métrage prometteur, avec pour titre original I am Truly a Drop of Sun on Earth (une phrase empruntée à Frantz Fanon), qui rend compte de l’existence des deux personnages principaux et de l’atmosphère qui s’en dégage. Car la cinéaste fait le choix judicieux d’un noir et blanc magnifique, avec peu de dialogues, qui fige le temps, installe une distanciation et rend l’oeuvre mélancolique. Entre drame social et imagerie poét ique, renforcé par une musique parfois jazzy, le récit se concentre sur la rencontre d’April, une prostituée sortie de prison, et de Dije, un réfugié nigérian qui s’est trompé de destination en pensant se rendre dans la Géorgie des Etats-Unis. Deux âmes errantes et horsnorme donc, qui vont s’aimer et offrir une lueur d’espoir dans une Tbilissi submergée par la violence, les meurtres de femmes, la pauvreté et la corrupt ion endémique, qui montrent toute la désolation et la désillusion du pays.