Avec Crazy Amy, Judd Apatow sort de sa zone de confort en accordant le premier rôle à une fille. La punchy Amy Schumer – également scénariste du film – incarne ici une journaliste trentenaire incapable de s’engager durablement dans une relation amoureuse : s’enchaînent dans son lit tous les prototypes du mâle new-yorkais contemporain. Cette priorité accordée aux plaisirs charnels porte les scènes les plus drôles du film, dont une d’anthologie où la jeune femme demande en plein ébat à son amant du moment de lui jeter des mots crus à la figure. Comme toujours, c’est l’art d’Apatow de laisser déborder la parole au risque de susciter un vrai malaise qui confère à Crazy Amy un certain relief. Mais si l’issue du film n’est en elle-même pas un problème (Amy assume son amour pour un gentil médecin), c’est son caractère mécanique qui déçoit un peu. Amy n’est finalement pas la foldingue qu’on nous avait vendue.